La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), fête ses 50 ans d'existence. Les festivités marquant ce cinquantenaire ont démarré le mardi 22 avril 2025 à Accra, la capitale ghanéenne.

Dans son discours inaugural, le président ghanéen John Dramani Mahamat a demandé aux trois pays qui ont formé il y a quelques mois l'Alliance des états du Sahel, (AES), de réintégrer l'organisation sous régionale. Il propose que son pays serve de " pont entre la communauté et le Sahel". John Dramani Mahamat a aussi plaidé pour "un dialogue compréhensif " qui ne cède pas à "l'isolationnisme et la récrimination".

Le président de la commission de la CEDEAO, Touray Omar s'inscrit dans cette même démarche. Pour lui il est primordial de " se réconcilier avec les Etats du Sahel" en vue d'une action synergique contre le terrorisme et autres menaces sécuritaires.

La question de la réinsertion du Mali, du Burkina Faso et du Niger est d'autant plus préoccupante qu'une réunion extraordinaire du conseil des ministres de la CEDEAO a été programmée.
Les résolutions émanant de cette rencontre seront connues ce mercredi 23 avril 2025 .

Des absents remarquables

Si la quasi totalité des 12 pays restants a pris part à cette cérémonie de lancement. L'absence du géant Nigeria, donne libre cours à plusieurs interpretations. Aucun représentant de l' AES n'a répondu non plus favorablement à l'invitation particulière du président ghanéen.

Vers une profonde réforme de la CEDEAO

Absent à la cérémonie d'ouverture, le président nigérian Balo Tinubu par ailleurs président en exercice de l'organisation, a adressé un message fort dans lequel il demande à "reimaginer la CEDEAO comme une communauté pas seulement politique mais des peuples". Le président Gambien Omar Touray partage la même vision. Il estime qu'il est temps de repenser le fonctionnement de l'organisation ouest africaine.

Fondée le 28 mai 1975, la CEDEAO avait pour objectif principal l'intégration économique et la libre circulation des personnes et des biens entre ses membres. Aujourd'hui, avec le retrait du Niger, du Mali et du Burkina de l'institution, la CEDEAO se trouve à la croisée des chemins.

La commémoration des 50 ans de la CEDEAO va se dérouler sur tout le long de l'année dans plusieurs capitales des pays membres. Les populations quant à elles nourrissent des attentes dans le sens d'un repositionnement et d'un rétablissement de l'image de marque de l'organisation communautaire à la suite de ces assises.


Landry Beyhima