Dans l’ouest profond de la Côte d’Ivoire, à Toulepleu, région du Cavally, ce qu’on attendait depuis des décennies s’est enfin matérialisé : une route goudronnée, lisse, noire comme l’encre, fraîche comme l’aube. Ce n’est pas une simple réalisation technique. C’est un acte politique, une restauration de dignité, un signal d’inclusion.

En visite sur le nouveau bitume de Toulepleu, lundi 21 juillet, la ministre d’État, Anne Désirée Ouloto, fille de ce département, n’a pas hésité à célébrer ce qu’elle qualifie elle-même de renaissance. Elle proclame le goudron comme une victoire contre l’oubli, une promesse enfin tenue. « ADO avait dit, il a fait ! », s’exclame-t-elle, traduisant en une phrase la volonté présidentielle d’investir dans la périphérie.

Mais au-delà du cérémonial, Toulepleu marque un tournant. Ce goudron représente une avancée économique pour les agriculteurs guérés de toute la zone des montagnes, un soulagement logistique pour les femmes enceintes, et une preuve — certes modeste — que l’État peut franchir les rivières de l’indifférence.

Si le Président de la République mise sur les infrastructures pour asseoir son action politique, les populations espèrent que cette route ne sera pas qu’un coup de peinture sur un mur fissuré. Ce goudron est un début, pas une finalité. Car la route doit ouvrir la voie à des écoles, à des hôpitaux, et surtout à l’électricité.

Toulepleu, porte de l’ouest

À plus de 650 km d’Abidjan, ce département frontalier du Libéria, riche en or et en diamant, devient enfin visible sur la carte de la République. Et c’est cela, peut-être, le plus grand miracle : ne plus être un nom murmuré dans les bourbiers, mais un territoire traversé, reconnu, célébré.

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