Il devient de plus en plus évident qu’André Silver Konan, censé être un journaliste d’investigation, s’est fixé une mission bien particulière : traquer et ridiculiser tout ce qui touche, de près ou de loin, au camp Gbagbo.

Sa dernière publication, pleine d’ironie, où il oppose les pro-Blé Goudé, pro-Simone et bientôt pro-Don Mello à d’autres tendances, ne fait que confirmer cette ligne : entretenir la division dans l’opposition, en faire un feuilleton permanent, détourner l’attention des vrais enjeux.

Mais on doit avoir le courage de poser cette question :
Depuis quand le journalisme consiste-t-il à scruter avec autant d’acharnement les contradictions d’un seul camp politique, tout en restant silencieux sur les grandes urgences nationales ?

Car à bien observer son parcours récent, on se demande presque si André Silver Konan n’a pas fait du camp Gbagbo la raison d’être de son métier. Une fixation personnelle qu’il tente de maquiller en analyse.

Le vrai journalisme, ce n’est pas choisir une cible facile, un terrain confortable, un public acquis à une ironie condescendante. Le vrai journalisme, c’est déranger les évidences, enquêter sur la souffrance du peuple, questionner les systèmes, creuser là où tout le monde évite de regarder.

Malheureusement, ce que propose aujourd’hui M. Konan relève moins de l’investigation que de la diversion politique. Et à force de chercher la petite bête dans l’opposition, il finit par oublier l’éléphant dans la pièce.

La Côte d’Ivoire a besoin de journalistes sérieux, pas de commentateurs qui confondent liberté de ton et stratégie de ciblage. Le débat mérite mieux.

Delph Bah, Analyste politique & Eveilleur des consciences

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