Togo/ Lomé en ébullition : Quand les réseaux sociaux réveillent la rue togolaise contre la vie chère

À Lomé, la colère gronde et s’organise en ligne. Vendredi 6 juin 2025, une mobilisation lancée sur les réseaux sociaux par des jeunes et des activistes a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. Dans un climat social tendu, le gouvernement togolais durcit le ton face à une contestation qui refuse de s’éteindre, malgré la censure, les arrestations et les menaces judiciaires.
Un lourd détachement des forces de l'ordre togolaises a été déployé dans les endroits stratégiques de Lomé pour empêcher la manifestation des populations mécontentes de leurs conditions sociales.
Plusieurs artères et carrefour de la capitale sont occupés par des gendarmes et policiers qui ont violemment dispersé des rassemblements de jeunes à l'aide de gaz lacrymogènes. Ceux ci protestent contre la cherté de la vie, la réforme constitutionnelle visant à maintenir le Président Faure Gnassingbé au pouvoir et contre l'arrestation des personnes qui ont dénoncé la politique sociale du gouvernement.
L'appel à la manifestation a été lancé sur les réseaux sociaux par des jeunes et les militants de la société civile. Ce mot d'ordre s'est intensifié le jeudi après la réapparition dans une vidéo du rappeur Aamron, très critique envers le pouvoir, 10 jours après son arrestation. Un autre activiste , Honoré Sitsope Sokpor dit " Affection" est incarcéré depuis janvier pour avoir fait des publications sur les réseaux sociaux.

Face à ces manifestations, le gouvernement togolais se veut ferme. Dans un communiqué rendu public le même vendredi, il met en garde les auteurs "des messages audiovisuels diffusés ou relayés, appelant à un soulèvement populaire contre les institutions de la République ".
Il déplore l'utilisation malsaine de la technologie. " Le fait d'utiliser la technologie de l'information et de la communication en bande organisée en vue de commettre des infractions, constitue un délit au regard de la législation togolaise', ont déclaré les autorités du pays.
Quoique étouffées, ces manifestations restent imminentes au regard de plusieurs interpellations et des journalistes qui ont été sommés d'effacer des vidéos et images de leurs appareils, l'une des causes de ces remous.
Landry Beyhima
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