Après plus d’une décennie de tensions, de ruptures politiques et de joutes verbales, un vent nouveau souffle sur la scène politique ivoirienne. Laurent Koudou Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan, longtemps opposés, semblent prêts à enterrer la hache de guerre. À l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, les deux figures emblématiques du Front Populaire Ivoirien (FPI) amorcent un rapprochement qui pourrait redessiner les équilibres politiques du pays.

Des gestes qui parlent fort

Le geste est fort, presque symbolique : pour la première fois depuis la scission du FPI, Laurent Gbagbo a convié son ancien Premier ministre à participer à une manifestation du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), son nouveau parti. Ce samedi 16 août, Pascal Affi N’Guessan conduira une délégation du FPI au meeting de protestation du PPA-CI à Yopougon. Une image qui aurait été impensable il y a encore quelques mois.

Apolos Dan Thé, vice-président du FPI, salue cette dynamique :

Les signes de rapprochement entre le président Gbagbo et Affi se multiplient. Ils se préparent à fumer le calumet de la paix.

Des échanges privés avant le public

Avant cette invitation officielle, les deux hommes avaient déjà renoué le dialogue par téléphone. Une première depuis des années. Le 9 août, lors d’une marche conjointe du PPA-CI et du PDCI, le FPI avait été convié, marquant une volonté d’unité face aux enjeux nationaux.

De la rupture à l’apaisement

Leur brouille remonte à 2014, lorsque Gbagbo, alors détenu à La Haye, contestait la légitimité d’Affi à la tête du FPI. Le conflit avait mené à une scission du parti, chacun défendant une ligne politique opposée : participation pour Affi, radicalité pour les pro-Gbagbo.

Mais depuis son retour en 2021, Gbagbo semble vouloir tourner la page :

Je suis revenu de prison, il nous faut avancer. Laissons Affi avec l’enveloppe qu’il détient. Nous allons baptiser le FPI autrement.

Vers une alliance électorale ?

L’appel de Bonoua lancé par Gbagbo en juillet 2024 a marqué un tournant. L’invitation à Affi pour le meeting du 16 août est perçue comme un signal fort : celui d’une volonté d’unité, voire d’une alliance électorale. Si les deux hommes parviennent à surmonter leurs différends, la présidentielle de 2025 pourrait bien être le théâtre d’un retour en force du camp Gbagbo-Affi, uni ou du moins apaisé.

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