Côte d'Ivoire / 39è session de l'ANP Academy : Le procureur de la République échange avec la presse

Dans une atmosphère studieuse et engagée, la conférence de presse organisée par l’Autorité Nationale de la Presse (ANP) s’est tenue le jeudi 14 août à la Maison de la Presse d’Abidjan Plateau. Placée sous le thème : « Information et communication en période électorale : comment éviter les risques liés aux infractions aux textes juridiques ? », cette rencontre a permis de lever le voile sur les responsabilités juridiques des journalistes en période électorale.
Une ouverture solennelle et un rappel des enjeux
Le président de l’Autorité Nationale de la Presse, M. Samba Koné, a ouvert la conférence en saluant les participants et en rappelant les raisons de cette rencontre capitale. Il a souligné l’importance du respect des textes juridiques dans l’exercice du métier de journaliste, surtout en période électorale où les tensions peuvent être exacerbées.
Le procureur Koné Braman : entre pédagogie et fermeté
Prenant la parole à son tour, le procureur de la République, M. Koné Braman, a captivé l’auditoire par une intervention dense, juridiquement rigoureuse et empreinte de pédagogie.
Le procureur a ensuite abordé un point sensible : la croyance erronée selon laquelle la détention de la carte de journaliste conférerait une immunité judiciaire. Il a été clair : « Aucun journaliste n’est au-dessus de la loi. » Il a insisté sur le fait que la liberté d’expression ne doit jamais mettre en péril la cohésion sociale.
Des rappels juridiques essentiels
M. Koné Braman a cité plusieurs articles de loi pour illustrer les risques encourus :
Article 95 : Toute expression outrageante ou injurieuse est passible de sanctions.
Article 96 : L’injure commise par voie de presse est punie d’une amende de 2 à 10 millions FCFA.
Article 91 : L’offense au chef de l’État, qu’elle soit publique ou privée, est un délit grave.
Article 92 : La diffamation envers les institutions publiques est également sanctionnée.
Article 101 : Une condamnation peut entraîner la suspension du journal ou du média concerné.
Focus sur les réseaux sociaux et la cybercriminalité
Le procureur a également mis en garde contre les infractions commises sur les réseaux sociaux, régies par la loi n°2013-451 du 19 juin 2013, modifiée par la loi n°2023-593 du 7 juin 2023. Il a évoqué l’atteinte à la dignité humaine, l’incitation à la haine ou au trouble à l’ordre public et les peines encourues : de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement et des amendes allant jusqu’à 20 millions FCFA.
Un appel à la responsabilité et à la déontologie
Le procureur a insisté sur l’importance de connaître les articles 89, 103 et 19, piliers de la régulation de la presse. Il a conclu avec une phrase marquante : « Je ne me reproche rien, je dors comme un bébé. » Une manière de rappeler que l’application de la loi est son seul guide.
Des échanges fructueux et des engagements clairs
La conférence s’est poursuivie par une série de questions-réponses entre les journalistes et le procureur, qui ont permis de dissiper les doutes et de renforcer la compréhension des textes juridiques. Le président Samba Koné a clôturé la rencontre en exhortant les journalistes à exercer leur métier avec rigueur, responsabilité et respect de la déontologie.
Une presse mieux armée pour les élections
À l’issue de cette conférence, les journalistes présents repartent mieux informés et conscients des limites à ne pas franchir. En cette période électorale, la vigilance est de mise, et la loi sera le fil conducteur de toute communication responsable.
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