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Présidentielle 2025 : Les évêques de Côte d’Ivoire plaident pour une élection inclusive et appellent à la palabre africaine

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À l’approche de l’échéance électorale du 25 octobre 2025, la Conférence des évêques catholiques du pays exprime son inquiétude face à la tournure que prennent les préparatifs du scrutin. Dans une lettre pastorale publiée récemment, les évêques appellent à une élection juste et inclusive et plaident pour le recours au dialogue politique pour apaiser les tensions croissantes. Mgr Jacques Ahiwa, évêque auxiliaire de Bouaké, s’est exprimé à ce sujet dans un entretien accordé à RFI.

Une élection sous tension


Nous sommes au contact des populations dans nos quinze diocèses, et ce que nous entendons, ce sont des craintes, des peurs, une grande appréhension face à une élection qui pourrait encore être marquée par la violence.


déclare Mgr Jacques Ahiwa. À ses yeux, les souvenirs douloureux des précédents scrutins planent toujours dans l’esprit des citoyens, qui redoutent de nouvelles tensions.

Une exclusion qui inquiète


La lettre des évêques pointe notamment l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition de la course à la présidentielle. Parmi elles : Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam ou encore Charles Blé Goudé, tous jugés inéligibles par les autorités. Une situation que l’Église observe avec inquiétude.

Il y a encore du travail à faire pour que cette élection soit la plus inclusive possible. Pour l’instant, nous n’y sommes pas.


estime Mgr Ahiwa.

Sans remettre en cause frontalement le cadre légal, les évêques appellent à ne pas perdre de vue l’essentiel, c’est-à-dire la paix sociale.

Quand les lois ne permettent pas de préserver la cohésion, il faut aller à la palabre africaine.


insiste l’évêque. Ce concept, issu de la tradition africaine du dialogue, renvoie à un processus de médiation visant à désamorcer les tensions et trouver des compromis en dehors du formalisme juridique.

Le précédent de 2010 comme référence


Mgr Ahiwa évoque d’ailleurs un précédent : les arrangements politiques issus de la crise de 2002, notamment sous l’égide du président sud-africain Thabo Mbeki, qui avaient permis à Alassane Ouattara de se présenter à la présidentielle de 2010.

Ce ne serait pas la première fois que l’on met la loi entre parenthèses pour sauver des vies.


rappelle-t-il, appelant les acteurs politiques à faire preuve de « bon sens » pour éviter un nouveau cycle de violence.

Une critique de la CEI actuelle


Dans leur message pastoral, les évêques critiquent également le fonctionnement de la Commission électorale indépendante (CEI), qu’ils jugent « déséquilibrée » et peu consensuelle. Pour eux, il est impératif de réformer l’institution afin qu’elle soit acceptée par l’ensemble des acteurs politiques.

Il faut une CEI qui inspire confiance à tous, surtout dans un contexte aussi sensible.


plaide Mgr Ahiwa.

La vie humaine, priorité absolue


Au cœur du message de l’Église, une constante : la priorité à accorder à la paix et à la vie humaine.

Il n’y a pas de sacrifice de trop pour préserver la paix. Si vraiment il faut mettre entre parenthèses la loi pour sauver des vies humaines, il faut le faire.


tranche Mgr Ahiwa.

Dans un contexte électoral tendu, les évêques ivoiriens appellent donc les dirigeants à puiser dans la sagesse africaine et à privilégier le dialogue, dans l’intérêt supérieur de la nation. La présidentielle de 2025 doit, selon eux, être l’occasion d’un sursaut démocratique, non d’un nouvel épisode de crises.

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