Présidentielle 2025 : L'exclusion de figures de l'opposition ivoirienne alimente les débats dans les chancelleries européennes

À trois mois du scrutin présidentiel prévu en octobre, la scène politique ivoirienne se trouve au cœur d’un tumulte qui dépasse ses frontières. Tandis que le président Alassane Ouattara séjourne discrètement en France, les chancelleries européennes multiplient les signaux d’alarme face à l'exclusion de candidats clés de l'opposition, notamment Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro.
Une rencontre sous haute surveillance à l’Élysée
Ce mercredi, une entrevue non officielle entre Alassane Ouattara et le président français Emmanuel Macron est attendue à Paris. Cette rencontre, hors agenda public, intervient dans un contexte de crispations diplomatiques. La radiation de Tidjane Thiam en avril, justifiée par sa double nationalité franco-ivoirienne, a particulièrement heurté Paris. Ancien patron du Crédit Suisse et figure du PDCI, Thiam incarnait aux yeux de nombreuses capitales un espoir de pluralisme électoral.
Malgré les efforts diplomatiques, dont ceux de l’ancien président sénégalais Macky Sall, la justice ivoirienne a maintenu sa position, invoquant son indépendance. Dans les cercles diplomatiques français, la comparaison entre le cas Thiam et celui de Marine Le Pen a été jugée "malvenue" et révélatrice d'une tension croissante.
L’international s’inquiète, l’opposition se mobilise
Les inquiétudes ne se limitent pas à Paris. Bruxelles, Berlin et Washington ont également exprimé des réserves quant à l’exclusion de plusieurs leaders politiques et aux condamnations de figures de l’opposition. Selon Africa Intelligence, les États-Unis auraient volontairement écarté Ouattara du mini-sommet Afrique organisé par Donald Trump, soulignant leur mécontentement discret.
Pendant ce temps, le chef de l’État continue d’entretenir l’ambiguïté sur sa candidature à un quatrième mandat. Pourtant, au sein du RHDP, son investiture ne fait plus de doute. Son retour annoncé à Abidjan après l’entretien avec Macron devrait précéder une déclaration officielle qui, sans surprise, relancerait le débat constitutionnel et politique.
Un front commun contre un mandat contesté
Les partis d'opposition, PPA-CI de Laurent Gbagbo et PDCI-RDA de Tidjane Thiam, dénoncent une conduite électorale opaque et anticonstitutionnelle. Réunis au sein d’un Front commun, ils entendent faire barrage à une nouvelle candidature du président sortant. Pour eux, le scrutin à venir ne saurait se tenir sans transparence ni inclusivité.
Ce climat de tension met en lumière les défis démocratiques que la Côte d’Ivoire devra affronter dans les semaines à venir, alors que les projecteurs internationaux se braquent de plus en plus sur Abidjan.
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