Ce qui était autrefois une rumeur marginale devient aujourd’hui un fait social alarmant. Le phénomène du “woubi”, forme contemporaine d’exploitation sexuelle impliquant des jeunes garçons et des adultes financièrement influents, gagne du terrain en Côte d’Ivoire, notamment à Abidjan.

Le cas récent de Port-Bouët, où un individu d’une cinquantaine d’années a été vu dans des vidéos à caractère pédocriminel, diffusées sur les réseaux sociaux, révèle la gravité de la situation. On ne parle plus ici de simples soupçons, mais de faits visibles, documentés et partagés à grande échelle. Des enfants y sont impliqués, parfois sous l’effet de drogues, parfois par besoin, souvent par manipulation.

Ce phénomène est le résultat d’une combinaison explosive :

Une jeunesse fragilisée, exposée à un modèle de réussite rapide et superficielle promu par les réseaux sociaux.

Un affaiblissement des structures éducatives et familiales qui, autrefois, jouaient le rôle de remparts moraux.

Un laisser-aller généralisé où les déviances sont normalisées, voire banalisées, dans le discours public.


Il ne s’agit plus uniquement d’un problème moral, mais d’une crise nationale silencieuse, qui touche à la fois la dignité humaine, la protection de l’enfance et la stabilité des fondements sociaux.

L'État, par ses institutions compétentes, doit agir avec rigueur : identification et poursuite des auteurs, renforcement des lois sur la pédocriminalité, et surtout, mise en place de mécanismes de prévention et de protection.

La société civile, les parents, les éducateurs, les leaders religieux et d’opinion doivent sortir du silence et rejouer leur rôle d’alerte, de repères et d’éducation morale.

La Côte d’Ivoire ne peut pas bâtir son avenir sur une jeunesse brisée par l’exploitation, la perte de repères et la soif du paraître.
Ce combat dépasse les clivages politiques. Il engage notre responsabilité collective en tant que peuple.

Delph Bah, Analyste politique et Éveilleur des consciences

Titre de Inforelayeur

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