Au cours d’une intervention remarquée sur Actupeople, Charles Blé Goudé a choisi d’adopter un ton empreint de franchise et de vivacité pour s’adresser aux partisans de Guillaume Soro. Usant d’un langage populaire, qu’il qualifie lui-même de « langage de Yopougon », il a délivré un message politique d’une rare intensité.

Parmi ses propos, l’interrogation suivante retient particulièrement l’attention :
« Votre amour pour Gbagbo, là, c’est quitté où ? »
Derrière cette formule familière se dessine une remise en cause profonde de la sincérité de ceux qui, hier, s’élevaient avec vigueur contre Laurent Gbagbo et qui, aujourd’hui, s’en réclament avec une aisance déconcertante. Charles Blé Goudé dénonce un révisionnisme politique motivé non par une conviction sincère, mais par des intérêts opportunistes et des stratégies de repositionnement.

Il ajoute, sans ambages :
« Vous êtes ridicules ! »
Ces mots ne se limitent pas à une simple dénonciation ; ils signifient une disqualification totale de ces retournements spectaculaires qui, selon lui, ne témoignent ni d’une évolution politique ni d’une maturité réelle, mais d’un opportunisme indigne d’un engagement authentique.

Poursuivant avec une assurance manifeste, il déclare :
« Vous pouvez tromper tout le monde sauf moi. »
Cette assertion affirme sa posture d’autorité morale et de témoin éclairé de l’histoire récente, capable de discerner les artifices derrière les apparences de repentir ou de fidélité tardive.

Enfin, il conclut par une exhortation ferme :
« Arrêtez vos comédies là ! »
Il dénonce ainsi la mise en scène, le théâtre politique et l’absence de reconnaissance du passé, le refus d’assumer ses actes et propos d’antan, balayés comme s’il était possible de manipuler impunément la mémoire collective.

Au-delà de la forme populaire employée, cette intervention s’inscrit dans une dynamique de réaffirmation des repères historiques. Elle oppose au brouillage des lignes et aux recompositions politiques opportunistes une exigence de vérité et de cohérence.

Par cette prise de position, Charles Blé Goudé ne s’en prend pas seulement aux partisans, mais remet en cause l’idéologie et la stratégie politique de Guillaume Soro, rappelant que la mémoire politique ivoirienne ne saurait être soumise à une quelconque instrumentalisation.

Dans un contexte national marqué par des recompositions politiques souvent opaques et tacites, cette sortie rappelle avec force que l’on ne saurait durablement construire un avenir politique sur un passé falsifié ou occulté.

À l’heure où les archives numériques, les discours enregistrés et une conscience citoyenne accrue rendent les tentatives de réécriture du passé de plus en plus difficiles, l’histoire ivoirienne réclame des comptes, non des travestissements.

Delph Bah, Analyste politique & Éveilleur des consciences

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