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Présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire / Kits de parrainage : la CEI rattrapée par ses imprécisions

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Le communiqué de la Commission Électorale Indépendante (CEI), en date du 7 juillet 2025, censé clarifier les contours de la remise des kits de parrainage aux potentiels candidats à l’élection présidentielle, soulève en réalité plus de questions qu’il n’en résout. Il donne à voir non pas une communication proactive, mais plutôt une tentative maladroite de reprise en main après un cafouillage institutionnel.

D'abord, le cœur du malaise se trouve dans ce qui aurait dû relever de l’évidence : on ne remet pas un outil permettant de satisfaire une condition d’éligibilité à quelqu’un qui, lui-même, n’est pas encore éligible. Or, la CEI reconnaît, dans son propre texte, avoir remis des kits à des personnalités qui ne figurent même pas sur la liste électorale. Une contradiction majeure.

Ce que ce communiqué tente de désamorcer, c’est une réalité embarrassante : la CEI s’est engagée dans une procédure à la portée politique forte sans avoir posé un cadre rigoureux, ni établi de critères préalables de recevabilité avant remise des kits. Ce geste, aussi administratif qu’il prétend être, a donc été perçu à juste titre dans l’opinion publique comme une forme d’encouragement ou de reconnaissance tacite de certaines candidatures, notamment celles controversées ou juridiquement incertaines.

Dans une démocratie, les symboles comptent autant que les textes. Distribuer des kits de parrainage à une figure comme Laurent Gbagbo, dont l’éligibilité fait encore débat, sans explication claire préalable, relève soit de la légèreté, soit d’une volonté de transférer le poids politique de la décision au Conseil constitutionnel tout en ménageant certaines pressions.

Et maintenant, face au tollé provoqué, la CEI publie un communiqué de clarification qui sonne comme un désaveu déguisé de ses propres actes. Le ton défensif du texte, l’insistance sur l’absence de validation et le rappel appuyé des compétences du Conseil constitutionnel révèlent une forme de panique institutionnelle.

Plus grave encore, cette situation affaiblit la confiance du public dans l’impartialité et la rigueur de l’institution. À moins de trois mois du scrutin, un tel flottement dans la gestion d’une étape aussi stratégique que le parrainage n’est pas un simple incident technique. C’est un signal politique.

En définitive, la CEI devra s’expliquer davantage, notamment sur les critères utilisés pour la remise des kits et sur les mécanismes qu’elle entend mettre en place pour éviter que cette confusion ne jette une ombre sur la suite du processus électoral.

Delph Bah,
Analyste politique & Éveilleur des consciences

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