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Côte d'Ivoire/ Course vers le 25 octobre : l'opposition s'organise, le pouvoir verrouille, le peuple observe

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À moins de quatre mois de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, le paysage politique ivoirien entre dans une zone de turbulences. Le gouvernement vient de suspendre les élections des structures de jeunesse sur l’ensemble du territoire national. Officiellement, il s’agit d’éviter des tensions sociales. Officieusement, cette décision est perçue par une partie de l’opinion comme une stratégie de verrouillage de la base militante, notamment dans les quartiers populaires où les jeunesses des partis d’opposition sont particulièrement actives.

Cette crispation institutionnelle s’ajoute à l’arrestation récente d’un responsable de la jeunesse du PDCI, inculpé pour troubles à l’ordre public. De plus en plus, les signaux convergent vers un durcissement du climat politique, avec une tendance à la judiciarisation des voix dissidentes. Ces actes répétés risquent d’alimenter une défiance croissante vis-à-vis du processus électoral.

Face à cette ambiance électrique, l’opposition s’organise et se montre de plus en plus visible. Simone Ehivet Gbagbo, dans une démonstration de force bien calculée, a tenu une « Fête des libertés » à Yopougon, rassemblant militants et sympathisants autour d’un discours axé sur la justice, la souveraineté et l’alternance. À travers cette mobilisation, elle se positionne non seulement comme une figure historique, mais aussi comme une actrice active de l’avenir politique ivoirien.

Dans un tout autre registre, Jean-Louis Billon, candidat déclaré, poursuit sa dynamique de terrain. Il a récemment terminé une tournée politique dans le Sud-Est, notamment à Adzopé, où il affirme être en tête dans la course. Son discours mêle économie, réconciliation et renouveau générationnel. L’homme d’affaires mise sur son profil technocratique et sa capacité à rassurer l’électorat modéré, au-delà des clivages idéologiques.

Pendant ce temps, le président Alassane Ouattara s’est envolé discrètement pour un séjour en France. Ce silence en pleine effervescence politique soulève des questions. Sera-t-il candidat pour un quatrième mandat ? Prépare-t-il un dauphin de dernière minute ? En entretenant le flou, le chef de l’État maintient la pression sur ses adversaires et contrôle le rythme du jeu politique.

Sur le plan régional, la CEDEAO a envoyé une mission d’observation et de dialogue à Abidjan. Son objectif : prévenir toute dérive pré- ou post-électorale. Cette présence précoce est le signe que la communauté sous-régionale reste très attentive à l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire, dans un contexte où plusieurs pays voisins ont été secoués par des crises électorales.

Dans l’ensemble, la Côte d’Ivoire avance vers une élection cruciale, mais dans un climat de tension croissante. Si les autorités veulent garantir un scrutin apaisé et crédible, elles devront faire preuve de retenue, de transparence et d’écoute. L’opposition, quant à elle, doit éviter l’émiettement et miser sur une stratégie claire et responsable. Le peuple ivoirien, lui, observe, analyse, et se prépare à trancher dans les urnes. Que les ambitions des uns n’écrasent pas la paix des autres.


Delph Bah, Analyste politisue & Éveilleur des consciences

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