ECONOMIE

Blanchiment de capitaux : Comment sortir la Côte d’Ivoire de la liste européenne ?

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En inscrivant la Côte d’Ivoire sur sa liste noire des juridictions à haut risque de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, l’Union européenne a provoqué un séisme discret mais profond dans les cercles financiers et politiques ivoiriens. Cette classification, aux conséquences diplomatiques, économiques et réputationnelles non négligeables, exige une riposte rigoureuse. Mais comment en sortir concrètement ?

Comprendre les critères européens


La liste noire de l’UE repose sur l’évaluation de l'efficacité des systèmes nationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux (LBC) et le financement du terrorisme (CFT). L’inclusion d’un pays indique des « carences stratégiques » identifiées par le Groupe d’action financière (GAFI). Ces failles concernent souvent :
- Le manque de transparence sur les bénéficiaires effectifs des entreprises
- L’inefficacité des mécanismes de déclaration des transactions suspectes
- L’absence de sanctions dissuasives
- Des lacunes dans la coopération judiciaire internationale


Les conséquences pour la Côte d’Ivoire


Outre le stigmate symbolique, cette inscription complique les relations financières entre les banques ivoiriennes et les institutions européennes. Certaines multinationales peuvent être tentées de suspendre leurs activités, et les flux d’investissements directs étrangers risquent de ralentir. Cela nuit également à l’image du pays, à un moment où Abidjan cherche à se positionner comme hub financier régional.

Une stratégie en trois actes


Pour espérer sortir de cette liste, la Côte d’Ivoire devrait engager une réforme ambitieuse et coordonnée. Trois axes semblent incontournables :

1. Renforcer le cadre législatif et réglementaire
Le pays doit moderniser ses textes pour intégrer les dernières normes du GAFI, notamment sur la déclaration des avoirs et l’identification des bénéficiaires effectifs. Cela suppose une volonté politique claire et la capacité d’aligner les priorités nationales sur les standards internationaux.

2. Outiller les institutions de contrôle
La Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) doit être mieux dotée, tant en ressources humaines qu’en outils techniques. La formation des magistrats, enquêteurs et régulateurs est aussi cruciale pour garantir l’application des sanctions.

3. Accroître la coopération internationale
Un dialogue régulier et transparent avec les partenaires européens, le GAFI et les bailleurs de fonds permettra de prouver l’engagement de la Côte d’Ivoire à corriger les insuffisances. Cela passe aussi par une meilleure traçabilité des flux financiers transfrontaliers.

Un enjeu de souveraineté


Sortir de la liste noire ne consiste pas seulement à cocher des cases techniques. C’est un défi de gouvernance, un enjeu de souveraineté économique, et une opportunité de restaurer la confiance dans les institutions financières ivoiriennes. Le chemin est exigeant, mais loin d’être inaccessible.

Comme l’a rappelé un haut responsable du ministère des Finances :« Ce n’est pas seulement une obligation diplomatique ; c’est une exigence vis-à-vis de notre propre peuple. »

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ARTICLE RÉDIGÉ PAR
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Salès Kouassi

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