Plusieurs milliers de militants et sympathisants du PDCI-RDA ont répondu présents ce samedi 14 juin à l’appel de leur formation politique, pour une marche pacifique de protestation contre la radiation de leur candidat, Tidjane Thiam, de la liste électorale en vue de la présidentielle d’octobre 2025.

Dès les premières heures de la matinée, l’espace Sococé, aux Deux-Plateaux, a été investi par une foule dense arborant tee-shirts, casquettes, banderoles et pancartes appelant à la justice, à la démocratie, et dénonçant ce qu’ils qualifient de “manipulations politico-judiciaires”. Malgré une pluie persistante sur la capitale économique ivoirienne, les marcheurs ont maintenu leur mobilisation, déterminés à se faire entendre.

Le cortège s’est ébranlé en direction du siège de la Commission électorale indépendante (CEI), sur le boulevard Latrille, point d’achèvement de cette marche jugée “historique” par ses organisateurs. Plusieurs sympathisants attendaient déjà sur place les interventions des leaders de l’opposition.

Parmi les messages les plus visibles : “Justice pour Thiam”, “Non à la CEI politisée” ou encore “Trop c’est trop”, en référence au mouvement récemment lancé par l’ancien président Laurent Gbagbo. Cette convergence des colères au sein de l’opposition marque un tournant dans le climat politique actuel.

Prenant la parole devant une foule en liesse, le secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA, Sylvestre Emmou, a fermement dénoncé la radiation de plusieurs figures de l’opposition, dont Tidjane Thiam.

 Nous exigeons la réintégration sans condition de notre candidat et des leaders injustement exclus du processus électoral.

a-t-il martelé, appelant à un dialogue politique national comme préalable indispensable à une élection « libre, transparente et inclusive ».

S’adressant directement au président de la CEI, Coulibaly-Kuibiert, M. Emmou a lancé :

 Monsieur le Président, l’histoire vous regarde, le peuple vous regarde, le monde vous regarde. 

Une mise en garde solennelle, destinée à prendre à témoin la communauté nationale et internationale face à ce qu’il considère comme une dérive démocratique.

Prévue initialement pour le 11 juin, la manifestation a été reportée au 14 juin, à la suite de discussions avec les autorités. Toutefois, les responsables du PDCI n’excluent pas d’autres marches dans les semaines à venir, tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays, si leurs revendications restent lettre morte.

Alors que la tension monte à l’approche du scrutin présidentiel, cette mobilisation populaire témoigne d’une fracture politique persistante et pose la question de l’inclusivité du processus électoral en Côte d’Ivoire.

Landry Beyhima