Dans une lettre ouverte adressée au peuple ivoirien, le jeudi 12 juin, l’ancien président Laurent Gbagbo a annoncé la création d’un nouveau mouvement citoyen baptisé « Trop, c’est trop ». Se voulant pacifique et non violent, ce mouvement ambitionne de fédérer les voix de ceux qui, selon lui, aspirent à un changement politique profond et urgent en Côte d’Ivoire.

Trop, c’est trop n’est pas un mouvement insurrectionnel. Il incarne la volonté d’un changement profond, urgent et pacifique.

écrit Laurent Gbagbo dans ce texte au ton résolument engagé.

Un appel à la mobilisation civique

Face à ce qu’il qualifie d’injustice politique persistante, l’ex-chef d’État souhaite désormais canaliser la contestation à travers un cadre structuré, citoyen et résolument non violent. Il appelle à une mobilisation civique autour des valeurs de justice, de démocratie et de souveraineté populaire.

Bien qu’il ne donne pas encore de détails sur les actions concrètes à venir, Gbagbo insiste sur la nécessité d’un réveil populaire, qu’il souhaite sans affrontement ni violence. Le nom même du mouvement — Trop, c’est trop — résonne comme un cri de ras-le-bol face à la situation politique actuelle du pays.

Une démarche politique sous tension

Cette annonce intervient dans un contexte politique tendu, à l’approche des échéances électorales de 2025, et alors que plusieurs figures de l’opposition dénoncent un climat démocratique jugé étouffant. Laurent Gbagbo, qui reste une figure centrale et clivante de la vie politique ivoirienne, semble vouloir peser à nouveau dans le débat national, mais sous une forme inédite.

Quel avenir pour « Trop, c’est trop » ?

Reste à savoir quelle sera la réception de cet appel, tant auprès de la société civile que des autres forces politiques. Le mouvement pourra-t-il réellement s’imposer comme un levier de transformation politique sans verser dans la confrontation ?

Laurent Gbagbo, qui assure vouloir rassembler au-delà des clivages partisans, semble prêt à inaugurer une nouvelle phase de son engagement politique, plus citoyenne que partisane, mais toujours portée par sa vision de l’avenir de la Côte d’Ivoire.

Landry Beyhima