C'était presque prévisible. À quatre mois de l'élection présidentielle de 2025, la tension monte d’un cran en Côte d’Ivoire. Les esprits s'échauffent, les attaques verbales refont surface, les vieux démons sont de retour.

Le PDCI appelle ses militants à manifester pour réclamer la réintégration de leur président et candidat Tidjane Thiam sur la liste électorale. L’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo, président du PPACI, est décidé à se battre pour sa candidature. Ses partisans en alerte n'attendent que son mot d'ordre pour envahir les rues. Les autres partis de l'opposition, notamment le FPI d'Affi N'Guessan, le COJEP de Blé Goudé et le MGC de l'ex-Première Dame Simone Ehivet, préparent certainement des actions de protestation.

Mais le pouvoir en place ne semble pas préoccupé par la tournure que prennent les événements, ou encore par ce qui pourrait advenir. La CEI est contestée par l'opposition qui exige sa réforme. Les élections risquent de l’être également si le dialogue et la confiance ne sont pas renoués au plus vite et dans l’urgence.

Les Ivoiriens sont dans la crainte. Ils ne veulent pas revivre la crise de 2010. Chers leaders de partis, échangez, discutez, parlez-vous. Mais trouvez une solution ou du moins un compromis à cette situation. Cela permettra de baisser la tension. Un sacrifice n'est jamais de trop.

Le Président de la République, garant de l’unité nationale, doit y penser. Aussi, les acteurs politiques doivent être responsables, en évitant tout ce qui pourrait mettre à mal la paix et la stabilité du pays.

L’exclusion de Laurent Gbagbo, de Tidjane Thiam, de Blé Goudé, de Soro Guillaume d’une part ; l’intransigeance du pouvoir et la colère populaire, d’autre part, forment un cocktail explosif qui pourrait bouleverser le paysage politique des prochaines semaines si rien n’est fait.