L’étape de Port-Bouët de la tournée du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) n’avait rien d’un meeting ordinaire. Elle sonnait comme un cri de révolte. Le samedi 7 juin 2025, l’ancien président Laurent Gbagbo a, devant une foule en liesse, dénoncé avec force son exclusion de la liste électorale définitive en vue de la présidentielle de 2025.

Un meeting attendu, une exclusion confirmée

L’annonce de la liste électorale définitive, publiée récemment, a confirmé les craintes de nombreux partisans du PPA-CI : le nom de Laurent Gbagbo n’y figure pas. Une exclusion jugée politique par le principal concerné. "Ceux qui ont fait la liste savent que je ne suis pas un braqueur", a-t-il lancé à la tribune, balayant les motifs judiciaires ayant conduit à sa radiation.

Nous allons nous battre

Déterminé à ne pas se laisser réduire au silence, l’ancien chef d’État a affiché sa combativité. Il utilise cette expression : "trop c’est trop". "Ils veulent qu’on se batte, nous allons nous battre", a-t-il martelé sous les acclamations. Pour Gbagbo, cette bataille dépasse sa seule personne : elle incarne un combat pour la démocratie, la justice et le respect du suffrage universel. Parmi les actions évoquées, une possible occupation des rues est envisagée comme moyen de pression.

Rejet du 4e mandat et appel à la mobilisation

Laurent Gbagbo a également profité de la tribune pour rejeter toute idée de quatrième mandat présidentiel, en allusion transparente au président Alassane Ouattara. "On sera intransigeant, il n’y a pas de 4e mandat, parce qu’Amadou Gon n’est pas mort de nouveau", a-t-il lancé, accusant le pouvoir actuel de s’accrocher illégalement au pouvoir.

Un tournant dans la mobilisation du PPA-CI

Ce meeting de Port-Bouët marque un virage dans la stratégie du PPA-CI. Face à ce qu’il qualifie de manœuvres d’exclusion politique, Gbagbo entend mobiliser la rue, les consciences et les forces démocratiques du pays. "Je me battrai pour mon honneur et pour la Côte d'Ivoire. Je ne laisserai pas cette injustice passer sans réponse", a-t-il conclu avec fermeté.

À quelques mois de la présidentielle de 2025, la tension monte d’un cran en Côte d’Ivoire. L’exclusion de Gbagbo, l’intransigeance du pouvoir et la colère populaire forment un cocktail explosif qui pourrait bouleverser la dynamique politique des prochaines semaines.