FAITS DIVERS

Micro-trottoir du mercredi / Accidents répétitifs, incendies de véhicules dans la circulation : La route devient un piège mortel

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Depuis plusieurs semaines, le pays est secoué par une vague d’accidents de la circulation, souvent dramatiques, parfois suivis d’incendies violents. À Abidjan comme dans les villes de l’intérieur, des vidéos de véhicules en flammes circulent sur les réseaux sociaux, soulevant peur et indignation. Face à cette situation alarmante, nos reporters ont tendu le micro à la population pour comprendre les causes profondes de ce phénomène.

Pourquoi autant d’accidents ? Et pourquoi tant de voitures prennent feu ?



Aziz, 45 ans, chef de coopérative à San Pedro:

Beaucoup de chauffeurs de cars et de taxis communaux font des adaptations sur leurs véhicules. Ils remplacent le réservoir par le gaz, en le fixant au niveau du pneu de secours. Dans la majorité des cas, l'installation est mal faite. Il y a des voitures fabriquées avec un système de gaz. Elles consomment moins, mais engendrent d'énormes risques. C’est ce qui explique ces nombreuses explosions.


Koré Ange Lorraine, 25 ans, étudiante:

Les causes de ces incendies de véhicules proviennent du non-respect des feux, du code de la route, de la mauvaise conduite, et de l'utilisation du gaz domestique à la place du carburant.


Coulibaly Fousseni, 42 ans, chauffeur de taxi:

Le carburant coûte cher. Les policiers nous fatiguent. Ça ne nous plaît pas de mettre le gaz. Mais, nous sommes obligés de le faire pour avoir notre recette.


Estelle Kouadio, 38 ans, institutrice:

Beaucoup de chauffeurs ne savent pas entretenir un véhicule. Il y a trop de bricolage. Certains fixent des bonbonnes sur leurs engins avec du fil de fer, les transformant sans le savoir en bombes ambulantes. Il faut rendre les formations mécaniques et sécuritaires obligatoires dans les auto-écoles.


Lassana Seydou, 52 ans, chef mécanicien:

Les gens roulent sans extincteurs, sans équipements de sécurité. Dès que le feu prend, c’est fini. Aucun moyen de l’éteindre. Ce n’est pas normal. Il faut des contrôles plus stricts, et surtout des sanctions contre ceux qui ne respectent pas les normes.


Méline Yao, 29 ans, infirmière à l'intérieur du pays, résidant à Abobo:

On parle des chauffeurs, c’est vrai. Mais regardez aussi l’état de nos routes, surtout celles des villages. Il y a des trous partout, pas de lumière la nuit, les panneaux sont effacés. Toutes ces mauvaises conditions poussent les chauffeurs à faire des manœuvres dangereuses.


Jean-Louis Aka, 34 ans, ambulancier:

Il faut interdire l’installation artisanale de gaz dans les voitures. Ce sont des bonbonnes non homologuées, installées n’importe comment. Il est temps que l’État impose des contrôles techniques sérieux et réguliers. Tant qu’on laisse faire, les accidents vont continuer.



Ce micro-trottoir révèle une chose essentielle : la responsabilité est partagée. Chauffeurs imprudents, pratiques dangereuses, infrastructures défaillantes, manque de contrôles… tout semble contribuer à ces accidents tragiques. Si l’usage du gaz est prisé dans un contexte de vie chère, il ne peut pas se faire au détriment de la sécurité collective. Des mesures urgentes sont attendues, à la fois du côté des pouvoirs publics que de la population.

La Rédaction
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