Au cœur du quartier des affaires du Plateau, un édifice imposant s’élève, entièrement recouvert de verre. La Maison du Burkina, aussi appelée la Tour en Verre des Burkinabè, est bien plus qu’un simple bâtiment : elle incarne une tentative de rapprochement entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, deux nations aux liens historiques et économiques profonds.

Un Projet Né d’une Volonté de Cohésion

L’idée de cette tour remonte à 2011, sous la présidence de Blaise Compaoré. Avec une diaspora burkinabè estimée à six millions de personnes en Côte d’Ivoire, l’édifice devait servir de centre diplomatique et économique, regroupant l’ambassade, le consulat général, la chambre de commerce et divers services officiels.

Mais au-delà de sa fonction administrative, la Maison du Burkina est un symbole puissant. Elle rappelle les liens historiques entre les deux pays, qui ont partagé une colonie commune entre 1932 et 1947. Aujourd’hui, alors que les relations diplomatiques ont connu des tensions, ce bâtiment pourrait être un élément clé pour renouer le dialogue.

Un Joyau Architectural au Cœur d’Abidjan

Avec ses 16 niveaux, dont 14 étages et deux sous-sols, la tour se distingue par son design moderne et sa façade entièrement vitrée. Située derrière la BCEAO, elle occupe une superficie de 5 886 m², un espace considérable dans une zone où les terrains sont rares.

Ce projet a bénéficié d’un soutien ivoirien, puisque le terrain a été mis à disposition par l’État de Côte d’Ivoire. En retour, des discussions ont évoqué un projet similaire pour la Côte d’Ivoire à Ouagadougou, bien que cela reste à confirmer.

Un Signal Fort pour la Coopération Régionale

L’inauguration prochaine de la Maison du Burkina pourrait marquer un tournant diplomatique. Une délégation burkinabè est attendue à Abidjan pour cet événement, une occasion rare de rapprochement entre les deux gouvernements.

Alors que les tensions politiques et économiques ont parfois éloigné les deux nations, ce bâtiment pourrait être le témoin d’un retour progressif à la normale. Il incarne l’espoir d’une coopération renouvelée, où les échanges commerciaux et humains reprennent leur place centrale.

La Tour en Verre des Burkinabè n’est donc pas qu’un simple édifice : elle est une pièce maîtresse dans le jeu diplomatique, un pont symbolique entre deux peuples liés par l’histoire et l’avenir. Son inauguration sera scrutée de près, car elle pourrait bien être le premier pas vers une réconciliation durable.

SALÈS KOUASSI