Agriculture: Le secteur privé, les filières manioc et anacarde et le changement climatique au centre d'un atelier à Abidjan

La Côte d’Ivoire a accueilli le mardi 6 mai 2025, un important atelier multi-acteurs dans le cadre du programme SCALA (Scaling up Climate Ambition on Land Use and Agriculture), mis en œuvre par la FAO et le PNUD. Cet événement visait à renforcer l’engagement du secteur privé dans les chaînes de valeur du manioc et de l’anacarde, deux filières stratégiques mais particulièrement vulnérables face aux effets du changement climatique.
S’inscrivant dans la dynamique de mise en œuvre des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et du Plan National d’Adaptation (PNA), le programme SCALA, financé par le ministère fédéral allemand de l’Environnement (BMU), accompagne actuellement 12 pays, dont la Côte d’Ivoire, dans leur transition vers une agriculture durable et résiliente.
Parmi les temps forts de l’atelier, les résultats d’une étude menée par le consortium Kinome-Horus, en partenariat avec Green Invest Africa, ont été présentés. Cette étude, menée en Côte d’Ivoire, au Cambodge et en Éthiopie, explore l’implication du secteur privé dans l’action climatique.
Dans son intervention, M. N’Guessan Rodrigue, Directeur Général du Développement Rural au ministère de l’Agriculture, a rappelé l’importance stratégique de ces deux cultures : « La Côte d’Ivoire produit 1,2 million de tonnes de noix de cajou, dont seulement 21 % sont transformées localement, et 8,2 millions de tonnes de manioc, à faible productivité. » Il a également souligné leur rôle social et inclusif : « L’anacarde favorise l’insertion des jeunes et des femmes dans le nord du pays, tandis que le manioc est principalement transformé de manière artisanale par les femmes à travers tout le territoire. »
M. Gaël Olivier, représentant résident adjoint du PNUD, a mis en lumière les trois résultats attendus du projet SCALA : une meilleure production et utilisation de données climatiques, l’intégration des priorités agricoles climato-sensibles dans les politiques publiques, et surtout, une implication accrue du secteur privé. « Le troisième résultat est au cœur de notre atelier. Le secteur privé a un rôle fondamental à jouer dans la transformation des chaînes de valeur agricoles », affirme t-il.
Les échanges entre participants ont permis de formuler plusieurs recommandations, dont le soutien à l’innovation, la valorisation des sous-produits agricoles, et le renforcement de la transformation locale. Les experts présents ont également insisté sur l’urgence d’agir, alors que les effets du changement climatique se manifestent déjà sur les cultures et les rendements agricoles.
Cet atelier marque une étape significative dans la mobilisation des acteurs publics et privés pour une agriculture ivoirienne plus résiliente, inclusive et durable.
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