l’Église catholique s’apprête à vivre l’un des moments les plus intenses et mystérieux de son histoire : le conclave, cette élection ultra-secrète du prochain souverain pontife.
Pour commencer, le Collège des cardinaux se réunira à huis clos dans la chapelle Sixtine. Seuls les cardinaux de moins de 80 ans sont autorisés à voter : ils seront cette fois environ 120 à élire le futur Saint-Père. Le processus, à la fois spirituel et stratégique, exige une majorité des deux tiers pour valider le choix.

Chaque jour, jusqu’à quatre scrutins sont possibles. Après chaque vote, les bulletins sont brûlés. La fumée noire signifie un échec. La blanche annonce l’élection.
Si aucun accord n’émerge après 12 jours, une règle peu connue permettrait un vote à majorité simple. Elle n’a jamais été utilisée depuis 1996. Mais dans un contexte aussi polarisé, tous les scénarii sont ouverts.

Aucun candidat officiel ne se présente. Pourtant, dans les coulisses, les alliances s’activent. Entre les courants progressistes et les traditionalistes (conservateurs), les tractations sont intenses.
Quatre figures dominent les spéculations :
• Giovanni Battista Re, 90 ans. Pilier de la Curie, proche de François. Son âge l’écarte d’une élection, mais pas de l’influence.
• Pietro Parolin, 69 ans. Secrétaire d’État du Vatican. Fin diplomate, il incarne la stabilité, mais manque de charisme aux yeux de certains.
• Matteo Maria Zuppi, 68 ans. Archevêque de Bologne. Progressiste, inclusif, mais clivant, notamment en raison de sa proximité avec le mouvement Sant’Egidio.
• Pierbattista Pizzaballa, 58 ans. Patriarche de Jérusalem. Figure médiatique, défenseur du dialogue interreligieux, mais encore marginal à Rome.

La prochaine élection ne déterminera pas seulement un chef spirituel : elle dessinera l’avenir d’une Église confrontée à des défis immenses. De la lutte contre les abus sexuels à la place des femmes, en passant par la moralité du clergé et les tensions avec les conservateurs américains, les fractures sont profondes.
Le monde observe. Le Saint-Esprit, lui, est censé guider. D’ici peu, un nouveau nom s’élèvera au balcon de Saint-Pierre. Et l’Église catholique entamera un nouveau chapitre de son histoire.