Dans une déclaration rendue publique le vendredi 02 mai 2025, le Barreau de Côte d'Ivoire a exprimé ses vives inquiétudes concernant la situation des droits et libertés dans le pays. Par la voix de son bâtonnier Florence Loan Messan, l'ordre des avocats dénonce notamment "des arrestations nocturnes de citoyens en violation des dispositions du code de procédure pénale" alors que le pays se prépare à la présidentielle du 25 octobre 2025.

Le communiqué pointe également du doigt ce qui semble être une restriction du droit syndical, pourtant "droit fondamental inscrit dans la constitution", permettant aux membres des syndicats d'organiser des réunions, manifestations et grèves. Une préoccupation qui s'ajoute aux controverses entourant l'établissement de la liste électorale et l'organe chargé de l'organisation des élections.

Face à ces constats alarmants, le Barreau rappelle avec force que "l'indépendance de la justice est une condition sine qua non de l'État de droit", un principe consacré tant par la constitution ivoirienne que par les conventions internationales ratifiées par le pays.

"La justice ne doit pas être un théâtre d'ombres où se jouent des luttes de pouvoir. Elle doit demeurer le rempart des libertés et le garant de l'égalité devant la loi", a souligné le bâtonnier, appelant les magistrats à respecter leur devoir de neutralité et d'indépendance.

En cette période pré-électorale particulièrement sensible, le Barreau insiste sur la nécessité d'appliquer les règles "avec rigueur et impartialité" et conclut par un message fort : "la paix doit se faire par l'égalité de tous devant la loi et l'égale protection de tous par la loi".

Cette prise de position intervient dans un contexte politique tendu, alors que les acteurs politiques se retrouvent de nouveau "devant les tribunaux", selon les termes employés par le Barreau, ravivant les craintes d'une judiciarisation du débat politique à l'approche du scrutin présidentiel.