Côte d’Ivoire/ Fête du Travail 2025 : Entre progrès salués et revendications pressantes

À l'occasion de la fête du Travail le 1er mai 2025, la Côte d'Ivoire offre un tableau contrasté où les avancées sociales se heurtent aux aspirations croissantes de la classe ouvrière. Dans les rues de Cocody Deux-Plateaux, la Confédération Syndicale Plateforme Nationale a organisé une procession qui symbolise cette dynamique entre reconnaissance des progrès et expression des revendications toujours vives.
"Nous reconnaissons les pas accomplis, mais le chemin vers la justice sociale reste long," pourrait résumer l'esprit des échanges entre gouvernement et syndicats lors de cette journée emblématique.
D'un côté, le gouvernement, par la voix de Maître Adama Kamara, ministre de l'Emploi et de la Protection sociale, met en avant un bilan impressionnant : deux trêves sociales successives, plus de 357 milliards de Francs Cfa débloqués pour les fonctionnaires entre 2017 et 2022, et un engagement financier dépassant 1.200 milliards de FCFA pour la période actuelle. "Le leadership du Président Alassane Ouattara a transformé les relations entre l'État et les syndicats en un véritable laboratoire d'anticipation sociale," affirme-t-il avec conviction.
De l'autre côté, les représentants syndicaux, tout en saluant ces efforts, rappellent les défis quotidiens auxquels font face les travailleurs ivoiriens. Traoré Yakouba de la FESACI-CG pointe du doigt les problèmes persistants d'accès au logement et à l'emploi décent, tandis qu'Éli Boga Dago de la Confédération DIGNITÉ plaide pour une équité dans le versement des primes entre différents corps de métier.
La question qui reste en suspens, formulée avec force par Mamadou Soro d'Humanisme, est celle de la redistribution équitable des richesses : "À quoi sert une croissance économique qui ne se traduit pas par des améliorations concrètes dans la vie des travailleurs?"
À l'approche des élections de 2025, cette fête du Travail résonne comme un avertissement : le dialogue social, aussi structuré soit-il, devra se traduire par des avancées tangibles pour conserver sa légitimité aux yeux d'une classe ouvrière dont les attentes ne cessent de croître.
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