Face au spectre d'une nouvelle crise électorale, Charles Blé Goudé a lancé un appel urgent le lundi 28 avril 2025. Le président du COJEP réclame un " conclave national " réunissant pouvoir, opposition et société civile avant la présidentielle d'octobre prochain.

" J'ai peur ", confie l'ancien ministre, évoquant les cicatrices encore vives de la crise de 2010-2011 qui fit plus de 3000 morts. Exclu lui-même du processus électoral avec trois autres figures de l'opposition (Gbagbo, Soro, Thiam), Blé Goudé dénonce des " jugements aux couleurs politiques ".

Son initiative vise à désamorcer les tensions dans un climat déjà surchauffé. Au menu des discussions proposées : la réforme " inévitable " de la Commission électorale que l'opposition juge inféodée au pouvoir, et d'autres questions institutionnelles brûlantes.

Ce dialogue ne serait " ni une défaite pour le pouvoir, ni une victoire pour l'opposition, mais un acte de responsabilité ", souligne-t-il. Blé Goudé se fait également la voix des Ivoiriens ordinaires, " loin des débats sur les réseaux sociaux ", qui vivent dans l'angoisse d'un nouveau cycle de violence.

" Asseyons-nous et parlons-nous ", insiste-t-il, " je ne crois pas que la Côte d'Ivoire soit un pays maudit ". À six mois d'un scrutin qui pourrait redessiner l'avenir de la Côte d'Ivoire, la question reste posée : la sagesse l'emportera t-elle sur les vieux démons de la division ?