POLITIQUE

Steve Beko recadre Venance Konan : une réponse politique assumée

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Ce mardi 15 avril 2025, Steve Beko, communicant politique proche du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA–CI), a publié sur sa page Facebook une réponse ouverte à Venance Konan, éditorialiste au quotidien "Fraternité Matin". Dans ce texte, il conteste vigoureusement certaines positions exprimées par l'éditorialiste dans l’une de ses récentes tribunes. À travers une plume incisive, Beko entend rétablir ce qu’il considère comme des vérités déformées et défendre la vision politique de son camp.
En voici un extrait:

RÉPONSE À VENANCE KONAN: Toujours lui ? Oui. Parce que l'histoire ne s'efface pas d'un trait de plume.

Monsieur Venance Konan, votre tribune suinte la rancœur plus que la raison, l'invective plus que l'analyse. À vous lire, l’on croirait que la Côte d'Ivoire n'a connu ni crise militaire, ni rébellion, ni tripatouillage constitutionnel, ni troisième mandat contesté. On croirait que tout le sang versé depuis 1990 serait l'unique fait d'un homme : Laurent Gbagbo. Permettez qu'on vous réponde sans langue de bois (...).

Revenons sur la question des morts sur la liste électorale.

Vous faites preuve d’une candeur surprenante – ou d’une mauvaise foi bien rodée. Oui, il est du devoir de la CEI de garantir l’intégrité des listes électorales. Dans une démocratie digne de ce nom, les institutions travaillent en coordination avec les services de l’état civil. Il ne s’agit pas d’attendre qu’une famille vienne pleurer à la porte de la CEI pour qu’un nom soit rayé. Il s’agit de mettre en place un système fiable de mise à jour des données. Ce que vous balayez d’un revers de la main est un signe de dysfonctionnement chronique.
Ce dysfonctionnement nous coute des milliards tous les ans.

Monsieur Venance Konan, vous vous rappelez qu’en juin 2014, Madame Elisabeth Goli, alors à la tête de l'Union des femmes reporters sportives d'Afrique (Ufresa) et présidente de l'Association des journalistes sportifs de Côte d'Ivoire (Ajs-CI), vous avait accusé de harcèlement sexuel ? À votre propos, elle dira :

« La vérité est que Venance Konan me harcèle, et je pèse mes mots, depuis 1999 où j'étais stagiaire à Fraternité Matin. Il continue d'exercer sur moi un harcèlement sexuel scandaleux auquel je n'entends pas céder. Il dit de moi que je suis un produit de la promotion canapé. Je n'ai jamais eu de promotion à Fraternité Matin où je ne suis qu'un simple journaliste sans aucun poste de responsabilité. Sous Venance Konan, je n'ai droit à aucune mission à l'extérieur, puisqu'il refuse de signer mes ordres de missions parce que je ne cède pas à ses avances. »

Juste pour vous rappeler encore une fois que vous ne pouvez en aucun cas être convoqué au banquet de la moralité.

Mais revenons-en à votre deuxième argument.

Vous vous offusquez que l’opposition exige la réintégration de certains noms. Mais vous oubliez que le droit de vote est un droit fondamental. Ce n’est pas une faveur qu’on concède à la tête du client. Pourquoi alors ne parlez-vous jamais de la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme ? N’est-ce pas une décision de justice ?

Dans votre diatribe contre Laurent Gbagbo, vous ressortez la rhétorique bien huilée du bouc émissaire. Le coupable idéal. Celui qu’on pointe pour ne pas parler des véritables responsabilités. Vous parlez de 2000 sans rappeler que c’est Robert Guéï qui a refusé de reconnaître sa défaite, et que c’est la rue qui a rétabli la vérité des urnes. Vous évoquez 2010 sans jamais mentionner que c’est le Conseil Constitutionnel, instance suprême, qui avait proclamé Gbagbo élu. La crise post-électorale n’a pas un seul visage, elle est le produit d’un affrontement entre deux camps, dont un, soutenu par des puissances étrangères, dans un climat d'institutions affaiblies.

Et 2015 ? Si c’était calme, ce n’est pas parce que Gbagbo était à La Haye, mais parce que l’opposition avait été muselée et que le scrutin n’était ni libre, ni inclusif. Quand un candidat est réélu avec plus de 80 % dans un contexte de boycott massif, ce n’est pas un triomphe démocratique, c’est une farce électorale.

Vous faites enfin de Gbagbo une figure presque démoniaque : pacte de sang, forces obscures, comme si vous écriviez un roman d’épouvante. Où est l’analyse ? Où est l’éthique journalistique ? À vous lire, il faudrait interdire à cet homme même le droit de parler, parce qu’il dérange, parce qu’il existe encore.

La vérité, Monsieur Konan, vous craignez son retour non pas à cause de son passé, mais de son poids présent. Laurent Gbagbo est un symbole pour des millions d’Ivoiriens. Il est la preuve vivante que la dignité ne se négocie pas, même après l’exil, même après l’humiliation. C’est cela qui dérange.

En réalité, vous avez peur ! Vous nous avez infligé la répression, la torture, l’exil, etc. Vous avez promis de nous réduire au silence. Vous avez promis de nous faire disparaître. Vous avez infiltré nos rangs, recruté quelques has-beens et vous vous êtes convaincus que nous étions finis. Mais nous avons résisté, sans jamais céder.

Laurent Gbagbo a mobilisé quelques-uns des éléments de sa jeune garde. Un peu comme l’ASEC qui envoie ses académiciens affronter l’Espérance de Tunis. Et vous êtes désormais perdus. Nous avons prouvé que nous sommes infrangibles. Nous sommes de retour, plus forts, plus dynamiques et plus percutants que jamais.

Vous êtes au pouvoir, mais vous agissez comme si vous étiez dans l’opposition. Vous êtes sur la défensive, pris par le syndrome de la citadelle assiégée. Chaque jour, nous donnons la preuve de notre capacité intellectuelle. Nous ne mendions pas. Nous sommes dignes dans la traversée du désert.

Nos militants, comme ce week-end à Dabou, donnent la preuve de leur attachement indéfectible à l’homme Laurent Gbagbo et à la vision qu’il promeut. Alors, vous êtes pris par la peur. Une peur qui vous fait transpirer à grosses gouttes, au point de vous réfugier derrière une justice aux ordres et une CEI bancale.

Sinon, quand on est sûr de sa force, on ne prépare pas la fraude. Vous particulièrement, comme tous les sous-traitants, vous avez peur. Vous avez peur de perdre vos tabourets. Vous avez peur de subir, ne serait-ce que le quart de ce qu’ils nous ont fait endurer.

Alors, la vraie question à poser aux jeunes n’est pas : « Êtes-vous encore prêts à mourir pour Laurent Gbagbo ? » Mais plutôt : « Êtes-vous prêts à vivre dans un pays où le débat politique est libre, inclusif et équitable, même si cela implique d’entendre des voix que vous n’aimez pas ? » Car c’est cela, la démocratie.

Je sais que vous, la démocratie vous importe peu. Tant que vous pouvez fumer du tabac avarié, boire du vin frelaté et remplir votre ventre des restes du banquet de la rue Lepic, vous êtes heureux.

Mais pour l’amour de Dieu, changez de fournisseur !
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Fall Koré
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