Abidjan/ Sécurité routière : Motos et tricycles interdits sur le boulevard Houphouët-Boigny; Livraison express réorganisée

Dans le cadre du renforcement de la sécurité routière, le Ministère des Transports, à travers la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation (DGTTC), a décidé d'interdire la circulation des engins à deux et trois roues sur l’ex-VGE, l’actuel boulevard Félix Houphouët-Boigny. Cette mesure, qui entre dans le cadre d’un plan national de sécurisation du trafic, fait suite à une recrudescence d’accidents graves impliquant ces types de véhicules sur cet axe stratégique de la capitale économique ivoirienne.
Le Directeur général des transports terrestres et de la circulation, M. Oumar Sacko, a rencontré ce jeudi 10 avril 2024 les acteurs du secteur de la livraison et de la mobilité à l’amphithéâtre A de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. Cette séance d’échange a rassemblé coursiers, livreurs, utilisateurs d’engins motorisés à deux et trois roues ainsi que les représentants de l’Office de Sécurité Routière (OSER).
Une décision difficile mais nécessaire
« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons pris cette décision. Mais nous avons l’obligation de préserver la vie des Ivoiriens », a déclaré M. Sacko. Il a souligné que l’indice de sécurité routière influence la qualité de vie dans un pays et constitue un facteur clé dans l’attractivité économique pour les investisseurs. Pour cela le gouvernement ne peux rester les bras croisés quant à la recrudescence des accidents sur la route.
Selon les chiffres avancés, le boulevard Félix Houphouët-Boigny concentre à lui seul 25 morts sur 50 accidents recensés dans une période donnée. « La plupart des accidents impliquant des motos sont dus à des comportements inciviques : non-respect des feux tricolores, dépassements dangereux, etc et ils ont rarement raison », a-t-il ajouté.

Tolérance zéro : saisie systématique des motos
Dorénavant, tout engin à deux ou trois roues circulant sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny sera systématiquement saisi. « Il n’y aura plus d’amende. La moto sera directement confisquée », a prévenu le Directeur général, annonçant une collaboration accrue avec les forces de l’ordre. Des primes seront même accordées à la police pour chaque véhicule saisi.
Réorganisation du secteur de la livraison
Un autre point clé abordé lors de cette rencontre concerne la réorganisation du secteur de la livraison express. Désormais, toute activité de livraison devra être encadrée par la Poste de Côte d’Ivoire, opérateur exclusif désigné par le gouvernement à la suite du Conseil des ministres du 12 février 2024.
« La Poste de Côte d’Ivoire est une société d’État investie de la mission de gestion des colis sur tout le territoire. Les entreprises privées devront désormais opérer sous son contrôle. Si la Poste ne vous reconnaît pas, vous ne livrerez pas », a affirmé M. Sacko.
Les entreprises et plateformes de livraison devront donc s’aligner avec la Poste, obtenir son accord et respecter un ensemble de règles qu’elle définira. L’objectif étant d’assurer l’ordre et la sécurité dans un secteur en pleine croissance, tout en évitant d’exclure les professionnels déjà actifs.
Vers une professionnalisation encadrée du secteur
Le Gouvernement entend poursuivre le dialogue avec les acteurs du secteur afin de garantir une transition harmonieuse et éviter toute exclusion. Des consultations sont en cours depuis novembre 2024, et d’autres rencontres sont prévues afin d’accompagner la professionnalisation de cette activité essentielle pour l’économie urbaine.

De: Saturnin O. & Sara B
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