Côte d'ivoire/ Au Parlement: Le PPA-CI quitte la séance pour dénoncer l'absence de Laurent Gbagbo sur la liste électorale

Les députés du Parti des Peuples Africains Côte d'Ivoire (PPA-CI) ont quitté en bloc l'assemblée nationale en pleine séance plénière le mercredi 19 mars 2025. Un acte de protestation qui fait suite à la publication de la liste électorale provisoire le lundi 17 mars pour les scrutins de 2025. Le point de discorde ? L'ancien président Laurent Gbagbo n'y figure pas.
Indignation et désapprobation du groupe parlementaire PPA-CI
"Pour ces deux raisons nous avons décidé de marquer notre désapprobation, notre indignation", a tonné Hubert Oulaye, porte-parole du groupe parlementaire, face aux journalistes massés dans les couloirs du Parlement. Le parti fondé par Laurent Gbagbo ne décolère pas contre ce qu'il qualifie de double violation des règles démocratiques.
La première accusation vise directement la Commission Électorale Indépendante (CEI) : "En décembre 2024, nous avons ici à l'assemblée nationale adopté la loi de finance pour l'année 2025. Cette loi de finance a prévu un certain nombre de dotations pour faciliter l'organisation des élections. Malheureusement la CEI a décidé de ne pas procéder à la révision telle que prévue par les textes en vigueur en Côte d'Ivoire, a expliqué le porte-parole. Et d'ajouter, visiblement exaspéré : "Nous ne pouvons pas voter, donner des moyens budgétaires à la CEI et voir la CEI décider de son seul chef de ne pas procéder à la révision de la liste électorale."
L'ombre persistante du "braquage de la BCEAO
Mais c'est surtout l'absence du nom de Laurent Gbagbo qui cristallise les tensions. L'ancien chef d'État (2000-2010) reste exclu des listes électorales en raison d'une condamnation controversée. "Le président Laurent Gbagbo, ancien président de la république de Côte d'Ivoire, n'a pas son nom sur cette liste pour dit-on braquage de la BCEAO. Un braquage que la BCEAO n'a jamais reconnu et pour lequel la BCEAO ne s'est jamais pourvue devant la justice", a martelé Hubert Oulaye.
Le communiqué du PPA-CI remet également en cause la légitimité même de la procédure judiciaire ayant conduit à cette situation : "Le président Laurent Gbagbo a été condamné par un tribunal de droit commun alors qu'il ne peut être jugé que par un tribunal spécial."
Une stratégie politique en construction
Pour l'heure, cette sortie théâtrale se limite à la séance du jour. Mais le groupe parlementaire n'exclut pas de durcir sa position dans les jours à venir. "Nous avons décidé de le faire pour aujourd'hui en attendant que la direction du parti PPA-CI nous donne d'autres alternatives et d'autres orientations", a précisé le porte-parole.
Cette crise intervient dans un contexte particulièrement sensible, à quelques mois des élections. La question de l'inclusivité du processus électoral revient ainsi au centre du débat politique ivoirien, rappelant les tensions qui avaient conduit à la grave crise post-électorale de 2010-2011.
La direction de l'Assemblée nationale et la CEI n'avaient pas encore réagi officiellement à cette protestation au moment où nous mettions sous presse.
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