Depuis quelques mois, les coupures d’électricité se multiplient dans plusieurs communes d’Abidjan. À Anyama et Abobo, les populations dénoncent une situation devenue insoutenable, perturbant leur quotidien et menaçant leurs activités. Nous avons tendu notre micro à plusieurs habitants pour recueillir leurs témoignages.

Dans la commune d’Anyama, les habitants n’en peuvent plus. À l’ancienne gendarmerie, Yao Kouadio Aimé 23 ans, étudiant en musique et gestion managériale, ne cache pas son exaspération :
« J’ai constaté qu’il y a des coupures de courant fréquentes dans mon quartier. Cela a des conséquences sur nos appareils, et on n’arrive pas à étudier correctement. La situation rend nos vies difficiles. Nous demandons aux autorités de notre commune d’arranger les choses. »

Même constat du côté de madame Kouakou Bernadette 32 ans, couturière au quartier Colatier à Anyama :
« Ça, seulement, c’est tous les jours. Il coupe le courant ! C’est avec le courant que je travaille, donc je n’arrive pas à finir les habits de mes clients, surtout avec la fête de Ramadan qui approche. Mes clients m’en veulent, mais ce n’est pas de ma faute. Si l’État pouvait faire quelque chose pour nous, ça nous arrangerait beaucoup. »

Les conséquences de ces coupures ne se limitent pas aux foyers. À Abobo precisement à Plaque Rouge, monsieur N’Guessan Martial, agent à la SOTRA 41 ans, avance une explication technique :
« D’après ce que j’ai entendu, ces coupures d’électricité seraient liées aux travaux en cours sur la route d’Y4. Mais cela n’excuse pas tout. Il faut qu’on soit mieux informés. »

Toujours à Abobo mais cette fois au carrefour Diallo, Monsieur Jean-Michel 28 ans, technicien, souligne l’impact de ces pannes pendant la période de forte chaleur :
« Les coupures sont trop persistantes en ce moment. On souffre de la chaleur, et en plus, on ne peut pas travailler correctement. Le gouvernement doit vraiment réagir. »

Madame Fatoumata Doumbia 36 ans, commerçante au carrefour du marché, en face du lycée Hamed Bakayoko d'abobo pk18, exprime elle aussi son ras-le-bol :
« Ces coupures m’empêchent de vendre mes jus, surtout en ce moment de jeûne. On perd de l’argent tous les jours. L’État doit trouver une solution. »


À Ébimpé, quartier fortement touché, la situation devient critique. Madame Kouamé, 42 ans, commerçante, alerte sur les pertes subies :
« Dans notre quartier, c’est devenu insupportable. On perd l’électricité pendant 3 à 4 heures presque tous les jours. J’ai perdu beaucoup de marchandises. C’est catastrophique pour nous les petits commerçants. Le gouvernement doit agir rapidement. »

Coulibaly, technicien informatique de 35 ans, lui aussi affecté, partage sa frustration :
« Ces coupures sont une vraie plaie pour mon travail. Je bosse principalement en ligne, donc quand il n’y a pas de courant, je perds des clients. J’ai dû acheter un groupe électrogène, mais c’est un coût énorme. La CIE doit mieux communiquer et investir dans les infrastructures. »

Enfin, Bakary, 55 ans, propriétaire d’un atelier de couture à Anyama, tire la sonnette d’alarme :
« Ces coupures me ruinent. J’ai cinq employés qui ne peuvent rien faire sans électricité. J’ai même pensé à fermer mon atelier. Je pense que le problème vient de la forte urbanisation d’Abidjan, mais il faut une solution. »

Les coupures d'électricité récurrentes dans les communes d’Abobo, d’Anyama et d'autres communes d'Abidjan soulèvent des inquiétudes majeures. Perte de revenus, ralentissement des activités économiques et inconfort quotidien, les impacts sont multiples et profonds qui rendent difficile la vie des habitants de ces zones. Les populations attendent des réponses claires et des actions concrètes de la part des autorités et de la Compagnie Ivoirienne d’Électricité (CIE). Pourquoi une ville tel que Abidjan développé et importante économiquement fait-elle face à ce genre de problème ?


Saturnin O._Mariam S._Sara B._Audrey T.