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Cote d'ivoire/ Lancement de la brigade spéciale de lutte contre le remblayage anarchique

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Le ministre délégué auprès du ministre des Transports, chargé des Affaires maritimes, Célestin Serey Doh, a procédé ce lundi 17 mars 2025, à la base maritime d'Abidjan Treichville, au lancement officiel des activités de la Brigade spéciale de lutte contre le remblayage anarchique (BRISRA). Cette brigade a pour mission de lutter contre la pratique illégale et destructrice du remblayage anarchique sur le domaine public maritime et les eaux fluvio-lagunaires du pays.

Dans un discours empreint de détermination, le ministre a souligné l'importance de cette initiative pour préserver l'intégrité de l'environnement maritime, en particulier dans les zones sensibles comme la lagune d’Abidjan. "Cette brigade aura pour champ d’action l’ensemble du territoire national, et son rôle sera de contrôler les rivages marins et les voies d’eau intérieures où se pratiquent le remblayage, l’endiguement ou l’enrochement illégaux", a déclaré Célestin Serey Doh.

Une unité spécialisée et équipée pour intervenir



La BRISRA est composée de 64 agents, répartis en trois équipes sous le commandement d’un officier des affaires maritimes. Cette unité a été formée pour répondre de manière proactive à un phénomène qui, selon les autorités, menace gravement l’écosystème local. "Je vous demande de veiller au suivi des activités de cette unité 24H/24 et de me rendre compte en temps réel", a insisté le ministre, en s’adressant au Colonel major Julien Yao Kouassi, directeur des Affaires maritimes et portuaires.
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La brigade dispose d’équipements de protection individuelle, notamment des casques de maintien d’ordre, des gilets pare-balles, des genouillères et des gants renforcés. Pour assurer l’ordre et la sécurité lors de ses interventions, elle est aussi équipée d’armes de maintien d’ordre, de boucliers, de fusils lance-grenades, ainsi que de teasers. Afin d’assurer une mobilité efficace sur le terrain, elle bénéficie de deux véhicules de transport de troupes et d’un 4X4. De plus, un vecteur maritime est mis à disposition pour les opérations nécessitant une intervention en mer.

Un fléau aux conséquences dévastatrices



Le remblayage anarchique est devenu un problème majeur dans le district d’Abidjan, avec des conséquences écologiques désastreuses. En 2019, plus de 2,2 millions de mètres carrés ont été remblayés dans des zones comme Treichville, Port-Bouët et Koumassi, perturbant ainsi les écosystèmes locaux. Plus alarmant encore, la lagune de Bietry, en 2021, avait perdu près de 30% de sa surface initiale à cause de cette pratique illégale. Selon une étude menée par les Affaires maritimes, sur les 20 sites en cours de remblayage à Abidjan, seuls deux étaient conformes à la réglementation en vigueur.

L’ampleur de ce phénomène a conduit le gouvernement à prendre des mesures fermes. Le 23 février 2022, un communiqué officiel a été diffusé pour dénoncer cette pratique, suivi par un arrêté le 14 mars 2025, portant création de la BRISRA, un acte symbolique de la volonté de l'État de protéger ses ressources naturelles et de mettre fin à la destruction irresponsable de ses espaces maritimes.

L'appel à la responsabilité et à la rroactivité



Le ministre Serey Doh a lancé un appel aux agents de la brigade, en les encourageant à faire preuve de probité, de responsabilité et d'intransigeance dans l'exercice de leurs fonctions. "Il est essentiel que chacun d’entre vous assume pleinement son rôle. Votre mission n’est pas seulement de protéger notre environnement, mais aussi de garantir un avenir durable à nos générations futures", a-t-il insisté.


Sara Bidiga
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