La Commission Électorale Indépendante (CEI) a publié la liste électorale provisoire pour les prochaines échéances électorales, mais des absences majeures dont celle de Laurent Gbagbo, ancien Chef de l’État ivoirien et président du PPA-CI font déjà grand bruit. Cette annonce crée une onde de choc dans le paysage politique ivoirien et enflamme les débats sur les réseaux sociaux.

Les réactions diverses sur l'exclusion de Laurent Gbagbo : Entre injustice et application de la loi

Une injustice flagrante, selon Yves Koné

Yves Koné, fervent défenseur des droits de l'ex-président, qualifie cette décision de "déni de droit". Selon lui, l'exclusion de Laurent Gbagbo est injuste et il est convaincu que les avocats de ce dernier sauront faire valoir leurs recours pour contester cette décision. Un sentiment partagé par de nombreux partisans qui estiment que Gbagbo, malgré son passé judiciaire, mérite d’avoir sa place dans le jeu politique.

La légalité en question : Safiatou Ballo rappelle les condamnations

D’un autre côté, Safiatou Ballo fait valoir l’aspect juridique de la question. Elle rappelle que Laurent Gbagbo a été condamné dans l’affaire de la casse de la BCEAO et que, bien qu’il ait été gracié, il demeure "inéligible juridiquement". Pour elle, la décision est conforme à la loi, qui ne permet pas à un individu gracié de se présenter à une élection tant que sa situation juridique n’est pas complètement régularisée.

La position mesurée de Bamoussa Koné

Bamoussa Koné adopte une position plus nuancée. Selon lui, la décision d’exclure Laurent Gbagbo n'a rien de surprenant, étant donné qu'il vient tout juste de sortir de prison. Il considère que le fait que Gbagbo ait purgé une peine n’est pas un argument suffisant pour qu’il retrouve automatiquement son droit de se présenter à la présidentielle.

Diarrassouba Inza Cobra : Un choix qui sert la Côte d'Ivoire

Pour Diarrassouba Inza Cobra, l'exclusion est une décision bénéfique pour la Côte d'Ivoire. Il estime que les anciens leaders politiques comme Gbagbo n’ont rien apporté au pays ces dix dernières années, qualifiant leur présence dans le débat politique de "vide". Selon lui, le pays doit se tourner vers l’avenir et se libérer de l’influence de ces figures politiques du passé.

Kader Wifi : Une manœuvre politique ?

À l’opposé de ces avis, Kader Wifi perçoit cette exclusion comme une manœuvre politique visant à écarter deux hommes jugés trop influents. Il semble suggérer que des forces politiques ont peur de la popularité de Gbagbo et souhaitent l'empêcher de participer aux élections afin de limiter toute concurrence sérieuse.

Aineso Nathan Gnahoua : Une Attente Raisonnée

Aineso Nathan Gnahoua adopte une approche plus prudente. Il rappelle que la liste des candidats est encore provisoire et qu’un contentieux pourrait survenir. Pour lui, il est donc trop tôt pour tirer des conclusions définitives l’exclusion de Laurent Gbagbo.

Désirée Douati Officiel : Un enjeu politique à résoudre

Désirée Douati Officiel, de son côté, voit cette situation sous un angle politique. Pour elle, l'exclusion de Gbagbo est une "injustice" qui se réglera sur le plan politique, car, selon elle, "rien ne vaut la paix". Elle semble suggérer que cette décision pourrait être résolue à travers des négociations ou un compromis politique entre les différentes parties prenantes.

L’exclusion comme comportement du pouvoir, selon Elysée Akadje

Enfin, certaines voix dénoncent ce qu’elles considèrent comme un "comportement d’exclusion" orchestré par le pouvoir en place. Elysée Akadje, par exemple, réclame la réinscription de Laurent Gbagbo sur la liste des candidats, estimant que sa non-inclusion est une tentative de marginaliser une figure politique importante et de maintenir le contrôle politique.

Aimé Konan : Une résilience politique admirable

Aimé Konan, pour sa part, met en lumière le parcours politique de Laurent Gbagbo et la symbolique de sa résilience. Malgré les obstacles, Gbagbo est toujours là, prêt à se battre pour la présidence. Pour Konan, c'est cette détermination qui le rend toujours pertinent sur la scène politique ivoirienne, qu'il soit officiellement candidat ou non.

Le PPA-CI annonce une conférence de presse

En réaction à cette exclusion, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a annoncé une conférence de presse exceptionnelle prévue ce mardi 18 mars 2025 à 11h au siège du parti à la Riviera-Bonoumin. Cette rencontre sera animée par le président exécutif du parti, le Professeur Sébastien Dano Djédjé, et portera principalement sur l’affichage de la liste électorale provisoire.

L’objectif de cette rencontre est clair : partager la position officielle du PPA-CI sur cette étape cruciale du processus électoral et dénoncer ce que certains cadres du parti considèrent comme une exclusion politique déguisée.

Le PPA-CI semble déterminé à se faire entendre. Cette conférence de presse de ce mardi s’annonce comme un moment décisif dans la riposte politique du parti. L’avenir dira si cette absence sur la liste électorale provisoire est un simple incident de parcours ou le début d’un nouveau bras de fer politique entre le pouvoir et l’opposition.


Saturnin O.