Le rappeur MHD condamné en appel à 12 ans de prison pour meurtre
Les faits remontent à la nuit du 5 au 6 juillet 2018, lorsque Loïc Kamtchouang, 23 ans, a été percuté par une Mercedes dans le 10ᵉ arrondissement de Paris, puis agressé par une dizaine d'individus et poignardé à plusieurs reprises. La victime est décédée peu de temps après. Ce meurtre s'inscrit dans un contexte de rivalités entre bandes de quartiers parisiens, notamment entre la cité des Chaufourniers (également appelée "cité rouge") et le quartier de la Grange-aux-Belles.
MHD, pionnier de l'afro-trap, un mélange de hip-hop et de musiques africaines, a toujours nié sa présence sur les lieux du crime. Cependant, plusieurs témoins ont affirmé l'avoir vu sur place, le reconnaissant notamment à son survêtement Puma, marque dont il était ambassadeur à l'époque, et à ses cheveux et barbe blondis. De plus, la Mercedes utilisée lors de l'agression appartenait au rappeur et a été retrouvée incendiée deux jours plus tard.
Lors du procès en appel, l'avocat général avait requis une peine de 12 à 15 ans de réclusion contre MHD, soulignant l'absence de casier judiciaire du rappeur. À l'énoncé du verdict, MHD a vacillé, visiblement sous le choc, tandis que des sanglots se faisaient entendre parmi ses proches présents dans la salle d'audience. Après de brèves étreintes avec ses proches, il a quitté la salle menotté. Les condamnés disposent de 10 jours pour se pourvoir en cassation.
Révélé en 2015 grâce à une vidéo devenue virale sur YouTube, MHD avait connu une ascension fulgurante, passant de livreur de pizzas à star internationale reconnue, attirant l'attention d'artistes tels que Madonna ou Drake. Son premier album éponyme, sorti en 2016, a été certifié triple disque de platine en France, suivi de son deuxième album "19" en 2018, également certifié disque de platine. Son interpellation et son incarcération en 2019 ont toutefois freiné sa carrière, bien qu'il ait été libéré sous contrôle judiciaire en février 2024 dans l'attente de son procès en appel.
Outre MHD, cinq de ses coaccusés ont été condamnés à des peines allant de 10 à 18 ans de réclusion criminelle, tandis que trois autres ont été acquittés, la cour estimant ne pas disposer de preuves suffisantes pour les condamner.
Saturnin O.
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