L’annonce de l’assignation en destitution de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, a plongé la scène politique ivoirienne dans une tourmente sans précédent. Sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, les avis sont partagés, oscillant entre indignation et soutien.

L’assignation repose sur la question de l’éligibilité de Tidjane Thiam à la présidence du PDCI-RDA, en vertu des statuts du parti, et plus précisément de l’article 41. Selon cet article, pour être président du parti, il est nécessaire d’être ivoirien et d’avoir été membre du Bureau Politique pendant au moins 10 ans. Le point de contestation majeur réside dans la renonciation récente de Thiam à sa nationalité française, un acte qu’il a lui-même qualifié de formalité administrative, mais que ses détracteurs considèrent comme une preuve de son inéligibilité au moment de son élection à la tête du plus vieux parti deCote d'ivoire en décembre 2023.

Cette situation a provoqué une véritable agitation sur les réseaux sociaux, où les internautes n’hésitent pas à exprimer leurs opinions. Certains dénoncent ce qu’ils considèrent comme une manœuvre politique pour éliminer Thiam de la course à la présidence de la Republique. Konan Kouadio, un utilisateur de Facebook, s’est montré particulièrement inquiet dans un commentaire : " Vous savez que ce sera un procès civil. Un procès civil peut prendre le temps que ça va prendre. Huit mois, dix mois, un an... De report en report, cela va prendre du temps. Donc Thiam verra sa candidature rejetée, puisqu’il sera sous le coup d’une assignation en justice."

Cette analyse est partagée par d'autres commentateurs, qui estiment que l'objectif est d'entraver la candidature de Thiam et d’affaiblir le PDCI-RDA avant la présidentielle de 2025. Selon eux, ce bras de fer judiciaire s’inscrit dans une stratégie politique visant à semer le doute parmi les militants du parti d'opposition.

Face à cette tempête, les partisans de Thiam ne comptent pas se laisser intimider. Ils affichent un soutien sans faille à leur leader. Samuel Bekhanty Pokou, un fervent défenseur du président du PDCI-RDA, appelle dans un commentaire, à la mobilisation : "Allons-y au palais avec Tidjane Thiam président du PDCI-RDA au soir d’octobre 2025. Soyons focus, un regard fixé sur la victoire comme un homme regardant une belle femme passée." Son commentaire illustre la détermination des militants, qui croient fermement en la capacité de Thiam à diriger le pays, malgré les obstacles qui se dressent sur son chemin.

Ben Desrand Konan, un autre soutien de Thiam, a également réagi avec force : " On est tous conscients que le chemin qui mène au palais présidentiel est parsemé d’embûches ! On sait aussi que l’adversaire aux basses manœuvres ne cédera pas ce fauteuil comme une offrande. Le pouvoir s’arrache et on va arracher ce pouvoir dans les urnes !"

Les échanges passionnés sur les réseaux sociaux révèlent l’intensité de la bataille politique en vue des élections présidentielles de 2025. D’un côté, les partisans de Thiam croient en son ascension et sont prêts à affronter toutes les épreuves. De l’autre, ses adversaires multiplient les actions pour freiner sa progression, en utilisant à la fois les voies juridiques et les stratégies politiques.

Saturnin O.