Le président Alassane Ouattara a annoncé sa volonté de solliciter à nouveau la confiance des Ivoiriens pour diriger le pays. Dans son discours, il invoque des défis majeurs : sécurité, économie, stabilité institutionnelle. Il évoque aussi un appel du devoir.

Mais faut-il conclure que, face à ces difficultés, lui seul incarne la solution ?
Le véritable enjeu n’est pas la gravité des défis, mais l’idée qu’ils ne peuvent être surmontés que par une seule personne.

Dans une République moderne, la pérennité des institutions repose précisément sur leur capacité à produire une relève compétente. Si, après plusieurs années de gouvernance, aucun successeur n’est jugé apte à poursuivre l’œuvre, cela traduit un problème de transmission du pouvoir, non une nécessité nationale.

L’expérience, certes précieuse, ne devrait jamais devenir une justification indéfinie à la reconduction d’un leadership. Et l’appel du devoir ne saurait effacer la promesse publique d’une transition, encore moins justifier une personnalisation de l’État.

Il est légitime d’aspirer à la continuité. Mais il est encore plus essentiel de bâtir des institutions solides, capables de fonctionner sans dépendre d’un seul homme.

Car en démocratie, ce n’est pas la longévité d’un dirigeant qui garantit la stabilité, mais bien la capacité d’un pays à renouveler ses dirigeants sans s’effondrer.

Delph Bah
Analyste politique et Éveilleur des consciences

Titre de Inforelayeur

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