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Côte d’Ivoire–France : la fin d’un soutien automatique ? Quand la parole d'Arthur Banga dévoile la fracture diplomatique

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La récente intervention d’Arthur Banga interpelle par la force et la précision de ses propos. À première vue, il s’agit d’une affirmation souverainiste classique : « la colonisation est révolue, Emmanuel Macron ne peut rien imposer à Alassane Ouattara, et les espoirs fondés sur le soutien français sont désormais déçus ». Toutefois, cette sortie doit être comprise comme bien plus qu’un simple discours politique ou académique.

En effet, dans le contexte actuel, cette déclaration apparaît comme un révélateur, un indice particulièrement significatif d’un changement profond dans les relations entre Abidjan et Paris. Plusieurs éléments convergent vers l’idée que la France, tout en maintenant une posture officielle mesurée, aurait exprimé, par des canaux diplomatiques discrets, un refus implicite, voire ferme, d’appuyer la candidature à un nouveau mandat du président ivoirien.

Face à cette pression subtile mais tangible, la prise de parole d’Arthur Banga peut être analysée comme une stratégie délibérée du pouvoir ivoirien visant à neutraliser et à contester cette opposition silencieuse. En proclamant avec force l’indépendance totale du président Ouattara et en rejetant toute forme d’ingérence étrangère, il cherche à s’adresser à plusieurs cibles simultanément : l’opinion publique nationale, les alliés politiques internes, et in fine la communauté internationale.

Cette posture n’est pas anodine. Elle témoigne d’une volonté d’affirmer une souveraineté politique sans faille dans un contexte où la légitimité du pouvoir pourrait être remise en cause par des acteurs extérieurs. C’est aussi un message de cohésion interne, destiné à rassurer les réseaux de pouvoir, à montrer que, malgré les défis et les tensions diplomatiques, le régime conserve son unité et son autorité.

Au-delà du plan national, cette déclaration s’inscrit dans un environnement régional où la remise en question des anciennes influences coloniales gagne en intensité. Dans ce cadre, la Côte d’Ivoire semble, par ce biais, chercher à repositionner sa diplomatie, à projeter une image d’État souverain capable de diversifier ses alliances, notamment en direction de nouveaux partenaires stratégiques tels que la Russie, la Turquie ou la Chine.

Il convient donc de lire cette déclaration non pas uniquement à travers le prisme des mots prononcés, mais en analysant le contexte diplomatique et politique qui l’entoure. Elle pourrait bien constituer un signal clair que, derrière les apparences, Paris ne soutient plus de manière aussi automatique la continuité du pouvoir Ouattara, et qu’Abidjan se prépare à gérer un tournant décisif dans ses relations bilatérales et son avenir politique.

En somme, la déclaration d’Arthur Banga, par son ton, son timing et sa portée, nous invite à reconsidérer la dynamique actuelle entre la Côte d’Ivoire et la France. Elle laisse entrevoir une fracture latente, un désaveu discret mais réel, qui pourrait redessiner les équilibres politiques dans la région et influer lourdement sur la trajectoire du pouvoir ivoirien.

Delph Bah, Analyste politique & Éveilleur des consciences

Titre de Inforelayeur

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