À l’approche du 7 août, date symbolique de l’indépendance nationale, le climat politique ivoirien semble atteindre un point de bascule. Les tensions autour de la révision de la liste électorale, la question du parrainage, les frustrations des partis d’opposition, et le retour en force d’acteurs majeurs comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Tidjane Thiam annoncent une recomposition profonde du paysage politique.

Dans cette atmosphère à la fois électrique et incertaine, un scénario se dessine avec de plus en plus de clarté : le chef de l’État pourrait choisir de désamorcer la crise par un geste fort. Il ne serait pas surprenant que, lors de son adresse à la Nation le 7 août prochain, Alassane Ouattara annonce une amnistie présidentielle au profit de Gbagbo et Blé Goudé, accompagnée de leur réintégration sur la liste électorale, tout comme celle de Tidjane Thiam. Une décision à portée à la fois politique et symbolique, qui traduirait une volonté d'apaisement et de décrispation nationale.

Mais ce geste pourrait aussi servir de rampe d’annonce : celle de sa propre candidature à la présidentielle de 2025, dans un contexte où son parti peine à imposer une figure consensuelle.

Un tel choix ouvrirait la voie à un ajustement du calendrier électoral, voire à une transition technique et inclusive, avec le soutien de la communauté internationale, pour garantir des élections transparentes et crédibles.

Ce scénario, loin d’être utopique, semble aujourd’hui être l’unique voie de sortie pacifique et durable pour une Côte d’Ivoire à bout de souffle, mais encore pleine d’espoir.

Delph Bah, Analyste politique & Éveilleur des consciences

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